dimanche 16 janvier 2011

Mon éclat intérieur

mon-eclat.adja.me


Le site internet est un réseau de portraits-émoticônes. Le visiteur se promène à « l'intérieur » d'Adèle Jacot, démasque ses visages et son intimité à travers une sorte de jeu labyrinthique.

Deux opposés s'annulent rétrospectivement dans cette proposition : l'intimité et le stéréotype. Le site est conçu comme un « dévoilement » et pourtant il est creux. Les portraits nous font découvrir le vrai visage de l'Adèle Jacot réelle, mais ces séquences mises en boucle mécanisent les expressions et les rendent impersonnelles. Les mots qui résument l'existence de la jeune fille nous dévoilent des informations intimes qui cependant restent très abstraites. (Autre paradoxe du jeu pathétique qui n'en est pas vraiment un.)
De plus nous n'avons aucune explication de l'auteur sur le but de cette réalisation, ni sur son origine. Est-ce une personne virtuelle (fictionnelle) ou réelle ? Le dernier portrait – le coeur du labyrinthe – évoque cette virtualité : le visage caractérisé se transforme en smiley abstrait.

Plus qu'un travail artistique, il s'agit pour moi de la construction de mon corps virtuel. Je divulgue mon identité (vrai nom, vrai visage). Je m'incarne moi-même par une autre vie, une vie irréelle (ça ne veut pas dire que les informations sont fausses !!). Je me construis biologiquement : il s'agit du réseau de mon intimité. Je prends la fonction d'un divertissement (jeu du choix).
Le site est hébergé sous une adresse personnelle (adja.me) que je n'ai pas encore commencé à utiliser, mais qui servira à regrouper un réseau de « situations personnelles » que j'inscris sur ma personne réelle. Cela m'intéresse de travailler sur cette notion d'identité abstraite.

Mes inspirations sont donc avant tout tirées de comportements du web : profils de blogs (schématisation de sa personnalité), smileys, publication de sa vie personnelle, divertissements... Mais aussi - c'est évidemment lié - de la vie non-virtuelle : utilisation d'expressions « smiley », stéréotypation des rapports sociaux (dans les soirées par exemple), désincarnation des rapports physiques, solitude (existence autonomisée et individualisée)...

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